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Tout simplement parce que l' usine-mère se trouve à Lestrem mon village natal , grand fournisseur d'emploi dans la région ( mon beau-frère Francis y travaille comme ses frères et son père avant eux ). D'ailleurs j'ai eu la difficulté de classer cet article : Nord parce qu 'il me fait penser à mon village natal , Alsace parce que cela se trouve dans ma région d' adoption et pour finir je l'ai mis dans mieux être car on parle des énergies renouvelables ( bien que cela ne fasse pas l'unanimité au niveau écologie)
La seule usine de bioéthanol du Grand Est de la France est en cours de construction à Beinheim. Le groupe Roquette prévoit d'y produire dès janvier prochain au minimum 100 000 hl de biocarburant par an à base de blé.
Les premières cuves de fermentation et de stockage ont été installées, les colonnes de distillation sont sur le point d'être dressées et le bâtiment qui abritera une partie du process de transformation est en train de prendre forme.
Au train où vont les choses, l'unité de production de bioéthanol qui est en train de sortir de terre à l'ombre de l'usine Roquette de Beinheim pourra entrer en phase de test dès cet automne. Une vraie performance. Le permis de construire n'a été accordé à l'entreprise qu'il y a six mois.
Guillaume Fichet, le directeur du site, devrait donc tenir son objectif : démarrer la production en janvier 2008. Roquette Frères rejoindra alors le club très fermé des fabricants de biocarburant.
Le groupe, premier producteur au monde de polyols et leader de l'industrie amidonnière, a en effet décidé de diversifier ses activités, de « s'orienter vers les biocarburants ainsi que vers les bioplastiques, les biosolvants et tous les produits de la chimie du végétal », destinés à remplacer les produits d'origine fossile, explique M. Fichet.
Les ingénieurs de Roquette ont recherché, lors de la conception de l'usine alsacienne d'éthanol, « l'efficacité énergétique la meilleure possible ». (Photo DNA - Johanna Leguerre)
75 millions d'euros
Cette ambition commence aujourd'hui à se concrétiser en Alsace puisque c'est ici, à Beinheim -où il exploite déjà, sur un site de plus de 80 ha, une amidonnerie et une glucoserie- que le groupe a choisi de bâtir son éthanolerie. Et pour cause ; aucun autre projet de production de biocarburant n'avait été développé dans l'Est de la France. Roquette y dispose en plus d'un accès sur le Rhin.
L'attribution en mai 2006 par le gouvernement d'un premier agrément de 60 000 T suivi quelques mois plus tard d'un second de 35 000 T, a convaincu le groupe de mettre son projet en chantier. L'investissement, qui comprend l'aménagement d'un port sur le fleuve et la réalisation d'une nouvelle connexion sur le réseau ferré, est de taille : 75 millions d'euros.
Il permet au passage à l'entreprise d'entamer une reconversion en douceur. « Notre activité dans le glucose a été mise à mal par le nouveau règlement sucrier européen », indique M. Fichet. La glucoserie va être contrainte de « réduire » sa production « de façon importante ». Le démarrage de l'usine d'éthanol permettra « de maintenir de l'emploi », d'éviter de réduire l'effectif du site de Beinheim (260 personnes).
Pour le moment, les salariés de Roquette se forment à leur nouveau métier : la production de biocarburant qui sera gérée par la toute jeune société RBB (Roquette Bioéthanol Beinheim) que Roquette a constitué avec ses associés (Unigrains, le Comptoir Agricole de Hochfelden, la Coopérative Agricole de Céréales de Colmar, etc).
Le principe est simple : « On prend la matière première, on la broie, on la met en fermentation dans l'eau pour transformer le sucre en alcool », explique Guillaume Fichet. Cet alcool est ensuite concentré, puis déshydraté pour obtenir du bioéthanol.
Energies renouvelables
Fabriqué à partir de blé cultivé dans le Grand Est de la France (la production alsacienne étant nettement insuffisante), le produit fini « sera vendu sur le marché français pour la partie correspondant aux agréments », précise le directeur du site.
Il sera soit incorporé dans de l'essence (à hauteur de 5 à 10 %) soit transformé en E 85 (un carburant contenant 85 % de bioéthanol qui nécessite une motorisation particulière). Le reste, puisque le site pourra produire à terme jusqu'à 200 000 hl par an, sera vendu sur le marché européen.
Pour le moment l'usine d'éthanol fonctionnera avec du gaz naturel. Mais Roquette espère bien, à terme, produire du biocarburant avec de l'énergie non polluante. issue de la géothermie profonde (un investissement de 25 millions d'euros) et d'une centrale de cogénération au bois. « Ces deux projets, estime M. Fichet, pourraient nous fournir 75 % de l'énergie thermique nécessaire au fonctionnement du site à l'horizon 2010. »
Le chiffre d'affaires consolidé est d'environ 2 milliards d'euros, dont 2/3 en Europe et le reste principalement en Amérique du Nord et en Asie.
Près de 6.000 personnes y contribuent et lui permettent de figurer parmi les principaux producteurs mondiaux de produits amylacés et d'être le leader mondial dans le secteur des polyols.
Roquette dispose de sites industriels en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et commercialise ses produits dans plus de 100 pays à travers ses filiales ou par l'intermédiaire de ses agents.
Roquette transforme environ 6 millions de tonnes de matières premières agricoles en plus de 650 produits.
l'usine Roquette à Lestrem
