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«Jour J» ou plutôt «jour G» comme l'ont dit certains, hier, à Soultz-sous-Forêts où près de 300 personnes ont accueilli la triple visite ministérielle sur le site de la géothermie. Le Premier ministre François Fillon était entouré de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire et de Nathalie Kosciusco-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'Écologie. Il s'agissait d'inaugurer une installation de pointe au moment où elle entre en phase de développement.
Vingt-deux ans de recherche ont débouché dans la nuit de mercredi à jeudi à l'injection des premiers kilowatts d'électricité d'origine géothermique dans le réseau d'Electricité de Strasbourg (ES). Hier, le chef du gouvernement venait consacrer cette avancée technologique par sa présence et celle de ses deux ministres. Un geste symbolique fort qui entendait également poser un jalon dans la coopération transfrontalière.
«Votre présence constitue une récompense et un stimulant»9 h, hier matin, on ne sait trop s'il va pleuvoir ou non. Invités et journalistes ont été priés de laisser leur voiture au collège ou sur le parking de la Saline. Des navettes transporteront les uns et les autres sur le site de forage où un chapiteau a été dressé. L'attente (des ministres) durera deux heures pendant lesquelles les invités afflueront d'abord par vagues, ensuite au compte-gouttes. Puis, l'arrivée, la bousculade des reporters d'images et enfin les discours, une vidéo, puis la visite des lieux, casque sur la tête. C'est Christian Buchel, directeur général d'ES, qui a accueilli François Fillon et sa suite en même temps que de nombreux invités allemands, membres de gouvernement des Länder voisins, partenaires publics ou industriels. « Votre présence constitue pour tous les partenaires une récompense et un stimulant », a dit le patron d'ES au Premier ministre avant de remercier les élus locaux « qui ont su se montrer patients et de bon soutien pour relayer le dialogue avec la population ». Pierre Gadonneix, président d'EDF, a évoqué les lourds investissements de sa société - un million d'euros par jour - « qui augurent bien de l'ère de l'après-pétrole ». En matière d'exploitation géothermique, il a dit les ambitions d'EDF : « Nous voulons en devenir les leaders mondiaux .» Et de relever « l'exemplaire coopération transfrontalière » au sein du groupement européen d'intérêts économiques (GEIE).
« A Soultz, la France prend une longueur d'avance » En écho, Reinhard Kaiser, venu de Berlin, a lu un message de sympathie du ministre fédéral allemand de l'Environnement, Sigmar Gabriel, qui « se réjouit des partenariats avec la France ». Le ministre a dit ses espoirs : « Ici, l'objectif est de passer de 1,5 Mégawatt à 6 Mgw. D'autres projets attendent les conclusions des scientifiques mobilisés à Soultz .» Ceux-ci ont été nombreux, comme l'atteste le nombre de thèses de doctorat réalisées : 34 ! « A Soultz, la France prend une longueur d'avance dans la technique des roches fracturées, a répondu François Fillon. Cette technologie est totalement indépendante des conditions climatiques, elle est propre, sans impact sur l'environnement et, de surcroît, locale .» Le Premier ministre a dit tout l'espoir qu'il mettait dans la géothermie pour compenser la raréfaction du pétrole dont « les producteurs sont enclins à ménager leur ressource-patrimoine ». Evoquant le projet de Roquette à Beinheim, François Fillon a affirmé : « la France et l'Allemagne sont en position de force pour l'énergie géothermique. Nous ferons tout pour que l'Europe reste en tête de la recherche d'énergies renouvelables et de la lutte contre le réchauffement climatique .»
Ma. Neiss
